Le printemps de A Ciel Ouvert

Publié le par Jean Dupuis

L’association A Ciel Ouvert a été créée le 11 novembre 2014 à Aix-les-bains par une assemblée fondatrice de 12 personnes réunies à l’initiative d’Evelyne et Alain Chevillat. Puis ce fut l’installation à Pierre Chatel, l’établissement d’un programme, la création des deux sites internet Sources et A Ciel Ouvert, la réalisation du 1er numéro de Sources dans ses nouveaux locaux, et quelques petits programmes dans un Pierre Chatel qui s’équipait encore en chauffage et en électricité.

Ce 12 avril, ce fut la naissance de l’association pour le public, par son accueil dans l’ancienne chartreuse de Pierre Chatel. Ce fut l’inauguration officielle. Une centaine d’invités étaient attendus, il en vint deux cent vingt pour une journée bien structurée de diverses propositions.

Célébration eucharistique avec Stan Rougier dans le cloître

Célébration eucharistique avec Stan Rougier dans le cloître

Stan Rougier célébra l’Eucharistie le matin dans le cloitre, puis ce fut, dans l’église, la grande table ronde où fut explicité ce que signifie « Vivre à Ciel ouvert ». Etaient réunis pour cela Pierre-Yves Albrecht, Brigitte Sénéca, Stan Rougier, Marguerite Kardos ; Alain Chevillat officiait en maitre de cérémonie.

Pierre-Yves Albrecht débuta la réunion. Puis tout à tour : Marguerite Kardos, Brigitte Sénéca et Stan Rougier.

Pierre-Yves Albrecht débuta la réunion. Puis tout à tour : Marguerite Kardos, Brigitte Sénéca et Stan Rougier.

Grâce à un temps magnifique le repas fut pris dehors sur des tables réparties dans les pelouses. Samyr s’était, dans des conditions difficiles, bien débrouillé et beaucoup découvraient la cuisine végétarienne aux saveurs libanaises.

Frédéric Munoz à la guitare, assisté de deux jeunes à la guitare et au djembé, animèrent le temps du café et des tisanes, en alternance avec Yvan Gradis qui déclama des poèmes choisis par le public sur un répertoire d’une soixantaine proposés. Stan joua aussi de la guitare, chantant du blues, du Brassens ou des chansons populaires. Une ambiance bon enfant mais cultivée, qui tirait vers le haut.

Les invités s'étaient éparpillés pour déjeûner dans les divers espaces ouverts de la Chartreuse.

Les invités s'étaient éparpillés pour déjeûner dans les divers espaces ouverts de la Chartreuse.

Sur l'esprit de A Ciel Ouvert

A 16h, Alain Chevillat vint exposer l’objet et l’esprit de l’association, et présenta les premiers programmes ainsi que leur développement prévu.

L’association a pour objet « l’étude et la transmission des cultures et sagesses du monde pour un développement de la sagesse dans notre société moderne occidentale ». Alain rappela comment il avait découvert l’importance et la « dimension formidable » de la spiritualité dans sa vie, et comment il avait été amené à s’engager totalement à la faire connaître. Il développa comment la spiritualité est une dimension au cœur de chacun, qui ne demande qu’à s’exprimer, qu’à vivre, libérant peu à peu ses attributs de conscience et d’amour, de paix et de liberté. C’est en chacun, mais enfoui et, comme le dit St Exupéry, « il s’agit de dégager le Seigneur de sa gangue ». La spiritualité est au-delà de la raison d’où la difficulté de la « saisir » dans notre culture hyper-rationaliste. La raison ne peut l’appréhender mais elle illumine la raison. D’où aussi la difficulté d’en parler. Alors, comment la transmettre ? Alain parla de contagion, et il s’agit donc de faire circuler le virus. De là vient la stratégie de l’association : inviter des personnes en qui la spiritualité est épanouie, et les faire rencontrer des personnes « en demande » avec l’espoir qu’elles attrapent le virus, qu’elles s’éveillent à leur vraie nature. Et cela marche, confirma l’orateur, « cela fait 40 ans que je le voie autour de moi, auprès de tous nos grands invités. Les gens changent, leur vie prend un nouveau tournant, ils ont rencontré la Vraie Vie. Il y a véritablement un avant, et un après ».

L’association A Ciel Ouvert entend se centrer sur cette mission de transmission en invitant des grands enseignants de toutes traditions. Car la tradition dans laquelle on évolue n’a pas d’importance. « Peu importe que l’on aborde la montagne par la face nord ou la face sud. L’important est que l’on avance vers le sommet, et que l’on utilise des moyens appropriés avec le chemin, restant en cohérence. Il ne faut pas mélanger les voies, mais la voie de chacun est respectable. Une fois sur le chemin on perçoit bien l’unité du but dans la diversité des moyens ».

Entièrement consacrée à la recherche spirituelle, A Ciel Ouvert est donc une structure profondément laïque, reconnaissant à chacun le droit à sa voie, quelle qu’elle soit. Mais c’est une laïcité ouverte, comme elle l’est en Inde, et non une laïcité fermée comme tend à l’être le laïcisme français qui fait obstacle à toute spiritualité.

Alain expose l'esprit de A Ciel Ouvert

Alain expose l'esprit de A Ciel Ouvert

« Faire ainsi, développa encore Alain Chevillat, est suicidaire. C’est se fermer à la source de vie, à la connexion avec les forces de l’univers. Marie-Madeleine Davy disait souvent : « Privé du Divin, l’homme est mutilé ». Je suis personnellement persuadé que tous les graves problèmes de la société – et il y en a partout : dans l’éducation, la santé, l’agriculture, l’économie, la politique – ont leurs racines dans cette absence de reliance, dans cette non-connexion, que notre société absurdement cultive, avec la Source et la Vie. C’est pourquoi on peut dire que A Ciel Ouvert est totalement engagé dans la transmission spirituelle au sein d’une quelconque tradition. Il ne s’agit pas de croyance – car il n’y a rien à croire – ni de dogme, ni de morale. J’ai lu cette phrase qui exprime le plus haut idéal « Aime et fais ce que tu veux ». Dans l’amour au plus haut degré on est en fusion avec la Source, et tout ce qui en découle est juste. De la vision juste découle alors naturellement l’action juste. Mais il faut toucher le siège de l’amour, et ensuite lui faire de la place pour qu’il grandisse jusqu’à ce qu’il vous emplisse. C’est cela la voie spirituelle. C’est cela que nous voulons voir se développer. C’est pour voir arriver Cela que nous oeuvrons avec nos grands invités. Ils portent le virus, nous travaillons ensemble à ce qu’ils le répandent autour d’eux. Comprenons bien que la spiritualité est au-delà des religions, au-delà des traditions. Forcément, elle grandit dans une tradition, elle peut s’appuyer sur sa religion – qui n’est qu’une méthodologie proposée – mais comme le lotus qui nait dans la boue sans en être souillé ou le canard qui plonge dans l’eau sans être mouillé, la spiritualité reste intouchée de ce qui pourtant la nourrit. Elle est non-identifiée. Comme la personne spirituelle qui vit dans le monde sans être du monde. On connaît la terrible phrase de Jésus : « Laisser les morts enterrer les morts ». Tant que l’Esprit ne s’est pas éveillé, la personne est dite « morte », elle n’est pas traversée par la Vie, la grande Vie. A Ciel Ouvert s’est vouée à cette tâche : faire connaître la grande Vie au plus grand nombre. C’est le droit de chaque être humain, c’est la voie du bonheur personnel, et c’est aussi le seul moyen pour remettre un peu d’aplomb dans nos sociétés. Acquérir la vision juste est la seule façon de voir se développer ensuite des actions justes. Beaucoup de personnes, devant le désastre grandissant, parlent de changer le monde. Mais cela ne se ferra qu’avec des individus ouverts à la Vie, ayant développé cette vision juste ».

Après cet exposé les conversations privées reprirent dans les cours de l’ancienne chartreuse. Les personnes se découvraient ou se retrouvaient. Un grand partage dans la simplicité et la chaleur humaine.
Un chant dans la tradition indienne entonné par une cinquantaine de personnes clôtura les programmes.

Le magnifique soleil que nous avions eu toute la journée descendait vers l’horizon, de plus en plus caché par les arbres. Les groupes s’éclaircissaient, chacun prenant le chemin du retour.
Nous remercions chaleureusement toutes les personnes venues bénir de leur présence l’association en ce jour d’inauguration, particulièrement Pierre-Yves Albrecht, Marguerite Kardos, Brigitte Sénéca, Stan Rougier, Véronique Desjardins, Bernard Ginisty, Marc Sokol, Marie-Agnès Bergeron, Odile Thievenaz, Jean-Marc Thiabaud, Frantz de Landorre, ainsi que les responsables des groupes locaux : Nadine Deswasière, Jean-Michel Serra, Xavier Feintrenie, Suzana Kotarac, Frédéric Munoz. Sans oublier le poète Yvan Gradis et ses deux jeunes accompagnateurs musicaux.

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